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Les méthodes qui font réussir les élèves

Il s’agit d’organiser les situations les plus riches et stimulantes possibles, les mieux accordées possibles à ce qu’on veut enseigner et aux élèves qui doivent apprendre, les plus rigoureuses possibles pour que tout soit en place et disponible à qui veut mobiliser sa liberté d’apprendre.

Philippe Meirieu

Je ne me lasserai jamais d’errer dans les rayons de pédagogie des librairies. J’erre parce que je ne chercher rien en particulier. Je laisse un titre, une couverture, une couleur, capter mon attention.

Il y a quelques semaines le titre de cet ouvrage a suscité mon intérêt, ma curiosité et un peu de scepticisme. Etait-ce encore un livre qui tenterait de livrer des méthodes toutes faites ? (Je ne crois pas aux recettes de cuisine en pédagogie).

Ce qui m’a attiré ce sont les mots du titre : « qui font réussir les élèves ». En effet, lorsque l’élève est au centre de la réflexion cela augure souvent que le propos sera intéressant. Et effectivement, passé l’avant-propos de Philippe Meirieu (rien que ça), le premier chapitre est entré en parfaite résonance avec la façon dont je perçois mon métier d’enseignante. Je vous partage un extrait du livre de Danielle Alexandre :

 » Transmettre ou construire des savoirs ?

Concevoir l’apprentissage comme une simple question de transmission de savoirs présuppose que les connaissances ont une existence autonome, indépendante du sujet qui les acquiert, qu’elle peuvent être stockées et donc transmises. L’apprentissage consisteraient alors en une simple accumulation de connaissances nouvelles, l’élève n’étant qu’un contenant vide qu’il suffirait de remplir.

Ce schéma confond information et connaissances. On peut effectivement, par simple lecture ou écoute, enregistrer dans notre esprit, des informations ponctuelles qui ne s’y trouvaient pas auparavant. Mais chacun peut constater la volatilité de ces informations, elles ne deviendront en effet des connaissances stables que si des liens s’établissent avec ce que l’on savait déjà, selon un processus personnel d’intégration, spécifique à chacun. Le maitre délivre donc toutes sortes d’informations mais, pour se les approprier durablement, chaque élève doit effectuer une transformation, un « traitement » personnel que personne d’autre ne peut faire à sa place.

L’histoire du système scolaire entretient la confusion. Le fait que depuis toujours des élèves aient réussi à apprendre malgré un enseignement purement transmissif semble valider l’efficacité d’un tel modèle. Or, les bons élèves sont justement ceux qui réussissent sans aide à reconfigurer leurs connaissances en y intégrant de nouvelles. Quant aux autres, le système scolaire, jusqu’à une période récente, se contentait de les exclure par paliers successifs, selon des modalités de sélections affichées et ceci dès la fin du CM2 [5ème primaire pour la Belgique] : examen d’entrée en 6ème puis sélection sur dossiers, orientation selon trois filières. Les nostalgiques ce cet ancien système gomment cet aspect essentiel : les conséquences élitistes d’une telle conception de l’apprentissage qui ignore complètement les processus individuels à l’oeuvre et laisse l’élève se débrouiller seul, conception incompatible avec un école qui vise authentiquement la réussite de tous.

Le travail du maitre ne se limite donc pas à délivrer des informations [qui sont extérieures au sujet] et à être garant du savoir , son rôle est de créer les conditions pour que chaque élève puisse les transformer en connaissances. »

La lecture de cet extrait montre à quel point le rôle de l’enseignant est bien d’imaginer des situations d’apprentissages afin de CONSTRUIRE des savoirs. Envisager l’enseignement sous cet angle engage tout enseignant à placer au centre de sa réflexion la ou les personne/s qui va/vont recevoir son enseignement. Pour qu’un.e ado/enfant devienne élève, il est indispensable d’organiser des activités qui lui permettront de gravir les marches qui le mèneront vers une maitrise de savoirs. Sans quoi il ou elle restera spectateur passif d’un savoir qui lui semblera inaccessible.

J’espère que ce partage de réflexion résonnera en vous pour cette rentrée 2021, car plus que jamais les enfants et ados, grandissant dans un monde en pleine mutation, ont besoin d’être soutenus par les adultes qui les entourent au quotidien.

Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le partager, à le commenter, à communiquer avec son autrice :). Bonne rentrée à vous toutes et à vous tous.

1 réflexion au sujet de “Les méthodes qui font réussir les élèves”

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