Dès les premières pages, l’auteur donne le ton et nous savons que la lecture de ce livre ne renversera pas que la classe…Cet ouvrage se révèle très intéressant pour tous ceux qui désirent changer leurs méthodes d’enseignement. A la fois réflexif et méthodologique, il mérite d’être inscrit sur votre liste des livres à lire avant la fin de l’année !
Extrait : « Qui a eu cette idée folle de placer, un jour, tous ses élèves en rang d’oignons face à lui ? Qui a eu cette curieuse idée de se planter là, droit devant eux sur une estrade, la craie à la main devant son tableau noir ? D’après Salman KHAN, cette organisation de l’école telle que nous la connaissons depuis « toujours » dans le monde occidental, avec l’année divisés en journées, elles-mêmes divisées en heures de cours, en disciplines et en matières distinctes, avec des enseignants formés par l’Etat et des programmes établis de manière rigoureuse, nous vient de la Prusse du XVIIIe siècle ! Sans doute l’innovation de l’époque !
C’est donc en ces temps passés qu’a été inventé notre système éducatif, notre modèle académique, celui dont nous sommes si fiers aujourd’hui et que nous reproduisons chaque année avec plus ou moins les mêmes rituels. Cette école traditionnelle à la sauce prussienne n’a certainement pas été pensée comme un objet pédagogique destiné à développer l’esprit critique. Au contraire, elle a été conçue comme un objet politique pour la formation de citoyens « loyaux » et « malléables ». Salman KAHN cite à ce propos le philosophe et théoricien politique prussien Johann Gottlieb FICHTE à l’origine de ce système éducatif qui disait : « Si vous voulez influencer quelqu’un, vous ne devez pas vous contenter de lui parler : vous devez le former d’une telle façon qu’il ne désire pas autre chose que ce que vous souhaitez qu’il désire« .
Ces propose font résonance avec ceux de Maria MONTESSORI qui disait en 1947 : « Comment pouvons-nous parler de Démocratie ou de Liberté lorsque, dès le début de la vie, nous formatons l’enfant pour subir la tyrannie, pour obéir à un dictateur ? Comment pouvons-nous espérer la démocratie quand nous avons élevés des esclaves ? La vraie liberté commence au début de la vie, pas à l’âge adulte. (…) ». »